Nous prenons la route pour les gorges du Tarn.
Le milieu des gorges vers Saint-Chély du Tarn
L'amont des gorges avant le village de Pont de Montvert.
L'aval des gorges vers Le Rozier.
Blotti entre le plateau de l’Aubrac et le massif de la Margeride, on découvre Saint Chély d’Apcher, son patrimoine et ses paysages façonnés par les millénaires. Entre monts et vallées, entre terre et rivières le territoire des Barrabans est à part et hors du temps. Un lieu de tourisme incontournable en Lozère.
L’origine du nom de notre ville provient tout d’abord d’une fondation religieuse liée à Hilarus, évêque du Gévaudan à l’époque mérovingienne. Notre cité se nomme alors « Saint Hilaire de Capoleg », le Capoleg étant la rivière appelée aujourd’hui « Le Chapouillet ». Les habitants du village invoquent alors gentiment Saint Hilaire sous le diminutif « ILY ». Et comme tous les habitants parlaient le patois, ils disaient dans leur prière « Sanch ILY, priez pour nous ». Ainsi est né le nom de Saint Chély.
Puis, du XIIe au XVIIe siècle, les seigneurs d’Apcher ont régné sur notre terre et lui ont en conséquence ajouté leur nom à celui de Saint Chély. Depuis, notre ville se nomme « Saint Chély d’Apcher ».
Mais savez-vous comment se nommenbt les habitants de Saint-Chély d'Apcher??
L’origine remonte en 1362, pendant la guerre de Cent Ans, alors que des bandes de pillards routiers attaquaient notre ville par le Nord. Les habitants du pays, au nombre de 200, avec à leur tête Guérin VI et Guérin VII d’Apcher, se lancent à leur poursuite en poussant leur cri de guerre : « D’apcher Notre-Dame – Barres en Avant ».
Depuis ce jour, les habitants de Saint Chély d’Apcher s’appellent les « Barrabans ».
Si on arrive du Nord, on passe devant « La Croix des Anglais ».
Ce lieu commémore un événement fondateur puisqu’en 1360, les habitants ont repoussé des mercenaires « Anglais » en criant « les barres en avant ! ». Aujourd’hui, les habitants s’appellent « les Barrabands » en souvenir de cet acte de bravoure.
La Mairie est l’ancienne maison familiale de Théophile Roussel, le concitoyen le plus célèbre, qui en fit don à la municipalité à la toute fin du XIXe siècle. Théophile Roussel, médecin, issu d’une riche famille de la ville fut sénateur de Florac ainsi que du Nord Lozère. Il fit voter des lois sur l’enfance orpheline pour lui assurer une vie meilleure. En tant que médecin, il inventa un vaccin contre « la pellagre », une maladie de peau. Il a contribué par son obstination, au passage de la voie ferrée Paris-Béziers par la cité.
Dans la commune voisine nous découvrons le site médiéval d'Apcher.
L'un des premiers seigneurs d'Apcher, à la fin du 12e siècle, est un troubadour de renom, Garin, qui créé une forme poétique nouvelle : le "descors".
En 1233, le château est cité pour la première fois. Le baron d'Apcher rendait hommage à l'évêque, comte du Gévaudan. La tour carrée fait partie de l'enceinte intérieure du château qui comprenait aussi trois tours circulaires, aujourd'hui réduites à leur base. Elle est en granit, à appareil moyen équarri. Elle est bâtie sur plan carré et présente à son sommet des mâchicoulis. La porte d'entrée, située à l'est, s'ouvre à quelques mètres au-dessus du sol.
L'église était également comprise dans cette enceinte. La façade principale est surmontée d'un clocher-peigne à deux arcatures. L'édifice se termine par une abside pentagonale. Dans l'élévation supérieure de l'abside, une arcature sur chaque côté du pentagone est soutenue par une colonnette à chapiteau
Occupé dès le Xe s, le site d’Apcher est l’ancien chef-lieu de la baronnie d’Apcher. Le site est abandonné au milieu du XVIIe s. Il subsiste le donjon, des vestiges de logis et de dépendances ainsi que la chapelle castrale. L’ensemble des vestiges et objets exposés sur le site, quant à eux, datent des XVe et XVIe s.
Situé sur un promontoire rocheux, le donjon culmine à quinze mètres de hauteur où sa terrasse au sommet est couronnée de mâchicoulis. L’édifice avait une fonction de surveillance et de démonstration du pouvoir seigneurial.
Au pied du donjon subsistent encore des vestiges des logis et des dépendances qui, étaient répartis autour d’une cour centrale.
La partie la plus ancienne de la chapelle castrale date du XIIIe s tandis que le portail sud cintré et le clocher-mur à deux baies datent du XVIe s.
Dédiée à saint Jean le Baptiste, son originalité se trouve dans les décors peints datés des XIVe et XVe s .
Edifiée sur un massif rocheux, elle est réservée uniquement au seigneur et à son entourage jusqu'au XVIIè siècle, puis elle s'ouvre aux villageois.
La chapelle possédait autrefois une vierge romane du XIIIè siècle. Présentée aujourd'hui dans l'église Saint-Hippolte du Malzieu, il s'agit d'une pièce remarquable classée au titre des monuments historiques. Il s'agit d'une vierge en majesté qui se caractérise par la pauvreté de son métal, mélange d'étain et de plomb, recouvrant son âme de bois.
La statuette a été exécutée dans un premier stade à la cire d'abeilles et c'est d'après ce modèle en cire qu'un moulage en plâtre a été pris dans lequel ont été versés à la cuillère le plom et l'étain. Le métal est fixé sur le support en bois et le siège en bois apparent.
Nous voici ensuite dans la cité médiévale du Malzieu.
L'Antiquité : De nombreux fragments de poteries, tuiles et traces de murs datant de la période gallo-romaine ont été retrouvés au Malzieu et ses alentours... Notons également la présence de murs, vestiges de tours et tunnels qui prouvent l’existence d’un oppidum d’origine celtique à Verdezun. Grâce à son emplacement élevé et sa vue panoramique, il accueillit la première forteresse installée dans ce secteur. Quant aux Romains, ils se seraient installés sur les collines environnantes.
La rue Pierre de Mercoeur s'ouvre sur la porte haute qui présente la particularité d'intégrer un petit oratoire au-dessus du portail. C'est au XIè siècle que la famille de Mercoeur devint alors seigneurs du Malzieu et le restera jusqu'à la Révolution.
Les puissants barons de Mercoeur font du Malzieu une véritable place forte : la ville est entourée de murailles flanquées de grosses tours, de larges fossés, herses et ponts levis.
Le Moyen-Âge : Durant cette période, portes fortifiées, tours, remparts et arches furent construits. Le Malzieu devint à la fois une cité militaire et judiciaire. Symbole de cette époque, la Tour de l’Horloge fût bâtie au XIème siècle. Elle servit de donjon du «Fort Entiq» et devint par la suite «Tour des Prisons».
Les guerres de religion : Pendant cette période de conflits violents entre catholiques et protestants, le Malzieu fut assiégé par l’armée du capitaine huguenot Mathieu Merle. Il entra dans la cité le 17 novembre 1573 en creusant un passage dans les remparts appelé aujourd’hui «Trou de Merle». Il détruisit l’église romane et tua 14 ecclésiastiques dans l’impasse qui prit le nom d’«Impasse de la Sanguinerie». Les troupes protestantes occupèrent la cité durant une décennie. Il fallut la puissante artillerie du Duc de Joyeuse pour les déloger définitivement le 7 août 1586.
La peste et le grand incendie : En 1632, Le Malzieu est ravagé par la grande peste qui décime 80% de la population locale. Pour désinfecter la cité, Jean Conché, apothicaire venu du Puy, préconise de brûler une maison dans laquelle avait vécu un pestiféré. Mais le feu se propage aux maisons voisines. Neuf rues du centre sont anéanties ce jour-là. La reconstruction permet d’adosser les nouvelles maisons aux remparts. La peste et le grand incendie On fait alors appel à des architectes et maçons italiens Leur influence se voit toujours sur les frontons autour de la place du marché ou sur les fenêtres à meneaux.
Le Malzieu sur la route de Compostelle : Une carte de 1648 et une coquille gravée dans les pierres de l’église attestent que Le Malzieu était concidéré comme une étape fiable sur le chemin de Compostelle.
La Bête du Gévaudan : De 1764 et 1767 eurent lieu une série d’attaques attribuée à la Bête du Gévaudan au Malzieu et sur les terres voisines. Cet animal féroce apparaissait sans crier gare et attaquait femmes et enfants. On dénombre une centaine de victimes en 3 ans dont 25 dans le canton du Malzieu. De nombreuses battues furent organisées pour mettre fin à ce carnage. La Bête du Gévaudan La Bête aurait finalement été tuée par Jean Chastel le 19 juin 1767 lors d’une battue organisée par le marquis d’Apcher à la Sogne d’Auvers à proximité du Mont Mouchet. L’histoire de la Bête du Gévaudan a fait couler beaucoup d’encre. Aujourd’hui encore le mystère reste entier quant à la nature de cet animal devenu légendaire.
Nous allons ensuite voir le lac de Naussac.
Le lac de Naussac est un lac de retenue généré par le barrage de Naussac, construit en 1980 sur un affluent de l'Allier près de Langogne. Sa fonction est de garantir un débit minimum en cas d'étiage dans les cours moyen et inférieur de l'Allier et de la Loire. Il s'agit du plus grand lac du département de la Lozère.
à visualiser
https://youtu.be/e85ZKX2cTvI échappées lozériennes : histoire du lac de Naussac
https://youtu.be/MoSziVIcHDg fonctionnement du barrage de Naussac
https://youtu.be/BFPG_R42mXw Naussac, une vallée sous un lac
Le lac de Naussac.
La cascade de Donozau.
Des doudous de fleurs de pissenlits à perte de vue.
Après le culturel, nous nous baladons du côté de Grandrieu. Cette une explosion des fleurs des champs, de couleurs et de senteurs : narcisses, boutons d'or, pensées sauvages poussent au milieu des rocs granitiques. C'est bucolique à souhait